15 mai 2023

Qu’est-ce que le green web, et pourquoi en a-t-on besoin ?

A l’heure à laquelle chacun dans notre société tâche de faire attention à sa consommation personnelle et que l’on enjoint les entreprises à polluer le moins possible, une autre façon de modérer son impact sur l’environnement apparaît comme possible : le green web. Cette manière plus éco-responsable d’envisager le domaine du digital est en vogue, et à raison ! Point sur les enjeux et les avantages de se mettre au vert sur le web.

Qu’est-ce que le green web, et pourquoi en a-t-on besoin ?

studio seja

Agence de développement spécialisée dans la conception de sites vitrine, e-commerce et applications web.

Le green web, plus qu’une nouvelle tendance

Le green web, on le retrouve un peu partout sur la toile sous des noms divers : green IT, web éco-responsable, informatique durable ou encore éco-conception web, qui pointent tous dans la même direction. Ils représentent une approche durable et stratégie écologique du web qui vise à réduire la surconsommation et la pollution numérique en mettant en place des solutions et des optimisations responsables et pérennes d’un point de vue environnemental. Wikipédia le qualifie comme « un ensemble de techniques visant à réduire l’empreinte sociale, économique et environnementale du numérique ».

Si la notion de durabilité et d’écologie dans le numérique intéresse les chercheurs et informaticiens depuis le début, elle n’a le vent en poupe dans un cadre plus généralisé que depuis que notre société moderne met un point d’honneur à se mettre au vert. En France, la question interpelle depuis quelques années déjà : en 2018, c’est l’Institut du numérique responsable qui voit le jour, et en 2021, la loi visant à diminuer l’empreinte environnementale du numérique est adoptée.

 

Le numérique pollue-t-il vraiment ?

Si l’on a tendance à penser que le digital est totalement dématérialisé et que, par incidence, il ne pollue pas, on se trompe totalement. Par comparaison, le numérique, c’est 4% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde sur l’année 2020, plus que les émissions liées à l’aviation ! Dans le cadre de cette pollution, sont comptabilisés l’ensemble des appareils connectés à internet, les data centers, mais aussi les réseaux mobiles ou filaires qui permettent le transfert de données.

Les appareils électroniques, pas si green

Selon l’étude de GreenIT publiée en 2019, ce sont quelques 34 milliards d’appareils électroniques en existence dont il a fallu assurer la fabrication et l’alimentation en énergie pour leur utilisation dans notre société. Les plus répandus sont, sans grande surprise, les smartphones, mais ceux dont la quantité est en pleine croissance, sont les objets connectés qui s’installent dans notre quotidien de plus en plus aisément.

La fabrication de ces appareils électroniques est la plus mortelle en termes de pollution : non seulement elle consomme beaucoup plus d’énergie que lors de la simple utilisation de l’appareil, mais en plus elle épuise les ressources naturelles disponibles, qui elles peinent à se renouveler au rythme où notre société va. La sonnette d’alarme concernant ces ressources n’a de cesse d’être tirée par les scientifiques.

La pollution insoupçonnée des e-mails

screen d'un téléphone avec notifications non lues d'e-mails
Les mails non-lus qui s'entassent contribuent à la surconsommation d'énergie.

En bannissant les échanges papiers au profit des inlassables et récurrents échanges de mails, on pense souvent faire une fleur à l’environnement au moyen de l’objectif « zéro papier ». Mais un mail envoyé, c’est pourtant l’équivalent d’une ampoule 25W allumée pendant une heure, ou encore 4g de CO2. Multiplier ce mail par le nombre de mails envoyés par tous les utilisateurs du monde entier, et sans compter les pièces-jointes, c’est arriver à un constat alarmant : les e-mails ont, à cause de leur quantité, leur part de responsabilité.

Si encore tous ces mails étaient importants, l’on pourrait se dire qu’il s’agit d’un mal nécessaire. Or, environ 75% des mails reçus sont des spams et ne sont jamais ouverts… Pensez à toutes ces newsletters que vous recevez quotidiennement sur vos adresses mail, et imaginez combien cela pourrait représenter à l’échelle mondiale.

La surconsommation des data centers

Avec toute cette activité numérique, ce sont autant de données qu’il faut bien stocker quelque part. Le monde du digital, tel l’univers, semble s’étendre sur lui-même, et demande à entreposer de plus en plus d’informations avec les nombreux services web, applications, utilisations et réseaux mobiles tels que la 5G, ou encore les fameux objets connectés qui n’ont de cesse de se multiplier au sein de notre société.

Ces data centers sont alimentés jour et nuit, et sont particulièrement gourmands en énergie. Pour éviter leur surchauffe et les garder fonctionnels le plus longtemps possible, des systèmes de climatisation, très friands d’eau et de ressource électrique, sont utilisés. De plus, la plupart des data centers contiennent des serveurs qui, à la manière des autres appareils électroniques, sont composés de métaux rares, et donc par incidence de ressources non-renouvelables.

Fort heureusement, de plus en plus d’entreprises ont une vision plus durable du numérique et c’est ainsi que, depuis peu, on voit l’émergence de data centers proposant une structure green. Ces data centers proposent ainsi l’hébergement des précieuses données tout en utilisant des énergies renouvelables et trouvant des alternatives à la climatisation pour fonctionner dans de bonnes conditions.

 

Les bonnes pratiques éco-responsables du digital

Dans la vie personnelle comme au travail, nous sommes tous capables de mettre en action des petits à moyens changements pour aller vers un web durable et responsable. Inutile de changer complètement de style de vie : des gestes simples suffisent parfois pour réduire sa consommation numérique.

Optimiser sa boîte mail

Prendre soin de sa boîte mail est d’une utilité majeure : cela comprend des petits gestes à la portée de tous qui vont limiter la pollution numérique. Vous pouvez par exemple :

  • Vider régulièrement sa boîte mail et supprimer en quantité tous les messages inutiles ou obsolètes ;
  • Supprimer vos anciennes boîtes mail qui ne vous servent plus aujourd’hui, et qui doivent probablement contenir des centaines, voire des milliers de mails ;
  • Vous désabonner de toutes les newsletters qui ne vous intéressent pas ;
  • Éviter les pièces-jointes inutiles, et réduire le poids de celles qui sont vraiment nécessaires ;
  • Pour vous aider à trier vos mails et nettoyer votre boîte, de nombreuses applications proposent de le faire à votre place.

l'application gmail sur une tablette
Le tri régulier de sa boîte mail est une bonne habitude à prendre.

Changer ses habitudes numériques à la maison

Avec la mise en place de certaines bonnes pratiques, il est possible de réduire l’impact de son usage personnel du digital :

  • Faire régulièrement du ménage dans les onglets de votre navigateur : même s’ils ne sont pas utilisés, ils continuent de consommer ;
  • Contourner au possible l’usage des moteurs de recherche et accéder directement, dans la mesure du possible, à vos sites habituels. Sinon, vous pouvez considérer l’utilisation de moteurs de recherche éthiques et responsables à la place de Google !
  • Éteindre complétement ou débrancher vos appareils que vous n’utilisez pas régulièrement, ce qui aura aussi l’avantage d’alléger un peu votre facture électrique ;
  • Faire attention au streaming vidéo ainsi qu’au stockage Cloud, qui sont des grands consommateurs d’énergie !

Appliquer ces mêmes principes au travail

Les entreprises ne sont pas en reste : à vrai dire, il est important qu’elles puissent aussi réduire l’impact en interne de leur utilisation majeure du numérique. En plus de la mise en place des bonnes pratiques citées plus haut, on peut ajouter :

  • Privilégier les échanges par téléphone, SMS ou messagerie instantanée pour tout ce qui peut éviter de se faire par mail ;
  • Désinstaller les applications de bureau qui ne servent pas et faire de ménage dans son ordinateur ou ses appareils : en plus de gagner en performance et ergonomie, ils consommeront un peu moins ;
  • Privilégier le matériel reconditionné plutôt que le neuf, afin d’éviter le gouffre énergivore de la fabrication ;
  • Optimiser ou créer le site web de l’entreprise sur des principes durables et économiques en termes d’énergie ;

 

Concevoir un site web green, c’est possible ?

Au sein de notre agence, nous essayons pour tous les projets que vous nous confiez de prendre en considération la consommation en énergie, de la conception à la mise en ligne. En effet, avec la digitalisation proactive des entreprises, c’est une myriade de nouveaux sites et applications web qui sont créées régulièrement.

Il existe un certain nombre de guidelines et bonnes pratiques pour concevoir un site économe ou en optimiser un déjà existant. Petit tour d’horizon sur tout ce que l’on peut mettre en place pour créer un site plus green.

poste de travail d'un web designer
La conception d'un site web plus écologique commence dès son maquettage.

Penser le site web pour qu’il soit léger et ergonomique

C’est dans le cadre de la conception que les premières étapes de la stratégie green se jouent. C’est en anticipant la démarche et en l’appliquant à la genèse du projet que l’on obtient les meilleurs résultats. On peut ainsi envisager de :

  • Définir de manière précise les besoins en fonctionnalités du site, et de concevoir une utilisation simple, économe et dans laquelle chaque fonctionnalité sera véritablement utile ;
  • Prévoir un maquettage au design épuré et avec le moins possible d’animations énergivores ou encore de polices différentes ;
  • Penser le site pour qu’il propose une expérience utilisateur sur le ton de l’ergonomie et l’accessibilité sur tous les supports, et particulièrement sur smartphone ;
  • Choisir les technologies et CMS adaptés au projet, de manière à ce qu’ils soient le moins gourmands possible.

Développer le site en minimisant les ressources

La majeure partie du travail incombe aux développeurs du site : en effet, il reste encore bon nombre de choses auxquelles il va falloir penser pour limiter le poids du site et sa consommation en ressources, telles que :

  • Limiter le recours à des ressources, plugins ou technologies externes qui ne sont pas absolument nécessaires, et leur compression et minification pour celles que l’on utilise ;
  • Délivrer un code propre, clair et simple, sans erreurs et optimisé, avec par exemple la limitation des connexions à la BDD ou l’optimisation des requêtes SQL ;
  • Donner une attention particulière aux médias du site : les images et les vidéos sont compressées pour être plus légères, voire passées sous des formats plus écologiques ;

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